Quel est l’impact d’un secret de famille sur les générations suivantes ?
Qu’est-ce qu’un secret de famille ? Comment vivons-nous le secret de famille en tant qu’adulte ?
Savez-vous que les personnages de Tintin et Co ont été créé sur base d’un secret familial ? Avez-vous déjà vu le film « Un secret » une histoire tirée du livre de Philippe Grimbert ?
Table des matières
La transmission intergénérationnelle
La transmission intergénérationnelle est un phénomène tout à fait normal… ! Nous recevons une partie génétique de nos aïeux. En même temps, nous recevons les transmissions par le langage verbal et non verbal.
Je mets l’accent dans cet article sur les secrets de famille « déstructurants » c’est-à-dire ceux qui ont un impact désagréable sur les générations suivantes. Les études sur les perturbations liées à un secret de famille ont commencées vers les années 60-70. Celles-ci ont constaté qu’il existe des symptômes de mal être qui se transmettent de génération en génération.
Nous pouvons retrouver des secrets dans toutes les familles. Cela ne veut pas dire qu’ils sont tous désagréables ou porteurs de douleurs. En d’autres mots, c’est « un processus actif de rétention de l’information émotionnelle ».
La plupart du temps, le secret de famille n’est pas révélé dans le but de protéger les membres de la famille. Ce qui en devient un cadeau empoisonné…
Les secrets structurants, quant à eux, font partie de notre intimité et chacun a le droit d’avoir son « jardin secret ».
Dans une famille, les enfants et les chiens savent tout, toujours et surtout ce qu’on ne dit pas !
Françoise Dolto
Le porteur du secret de famille
Un secret de famille peut être présent à la suite d’un évènement autour d’une naissance, d’un deuil, d’un mariage, d’une adoption, d’un avortement, de maladies, etc. Cet évènement peut être accompagné de souffrance et/ou de honte. La personne qui vit l’évènement va garder celui-ci secret tout en souffrant de la situation.
Lors d’un évènement traumatique, une part de soi-même s’exile car celle-ci est en souffrance. Cela fait également référence au « refoulement » (mécanisme de défense inconscient en psychologie).
Ce mécanisme de défense peut amener la personne à avoir un comportement non adapté aux situations qu’elle vit et à se renfermer sur elle-même… Cet évènement devient secret, comme un acte inavouable. Le porteur du secret aura certainement envie de révéler le secret pour s’en libérer et, d’un autre côté, il ne peut s’y résoudre de crainte de porter atteinte aux autres (et à lui-même).
Tous les traumatismes n’engendrent pas automatiquement un secret, mais la plupart des secrets proviennent d’un traumatisme non surmonté.
Jehan Du Bus
L’enfant du porteur du secret de famille
Le petit enfant peut s’imaginer beaucoup de choses et se sentir coupable de la situation. La communication non verbale est présente depuis qu’il est dans le ventre de sa maman. Il fera attention aux signes non verbaux mais surtout, il va ressentir ce qui ne se dit pas.
Ensuite, un peu plus grand, l’enfant peut imaginer que ses parents sont coupables de quelque chose de grave qui lui est caché. Tout ce mécanisme est inconscient. Il peut y avoir une perte de confiance entre les parents et l’enfant. L’enfant peut également vivre une perte de confiance envers d’autres adultes et envers ses capacités. Les conséquences peuvent être par la suite plus anxiogène comme des symptômes d’angoisses, des cauchemars, etc.
Ces symptômes vont ensuite s’accentuer durant l’adolescence. L’adolescent perd de plus en plus confiance en lui.
L’adulte impacté par un secret
L’adulte crée d’autres secrets qu’il pourra cette fois-ci contrôler.
C’est ainsi que dans certaines familles, il peut y avoir des secrets « anodins » qui peuvent cacher des secrets plus importants provenant de générations précédentes.
Nous pouvons ressentir un mal-être en tant qu’adulte dont les symptômes remontent à notre petite enfance. Ce n’est pas l’évènement en lui-même qui est difficile mais le questionnement et les doutes qui pèsent depuis l’enfance.
Certaines personnes vont se sentir libérées d’un poids en faisant des recherches sur la généalogie de leur famille et en trouvant réponses à leurs questions.
Une guérison possible
Nous savons aujourd’hui que les thérapies et les autres méthodes connues peuvent guérir les séquelles des traumatismes et permettent d’évoluer vers un bien être. Je vous invite en ce sens à lire mon article sur la psychothérapie IFS.
Nous ne savons pas ce qui sera transmis aux générations futures. Et c’est OK. Le but étant d’être connecté à soi, de vivre aligné, sans penser toutes les minutes à ce que notre génétique transmettra.
Il est important, par ailleurs, de garder une communication intergénérationnelle. Le porteur d’un évènement douloureux peut l’exprimer envers ses descendants sans en faire un sujet tabou. Chaque descendant le vivra ensuite à sa manière et fera son chemin…
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Source : Serge Tisseron
Photo : Skitter photo
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